ÉLISE

Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant? Que serais-je sans toi que cette heure arrêtée au cadran de la montre? J’ai tout appris de toi sur les choses humaines. J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines. J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson.

Je viens d’emprunter ces paroles de chanson, délicatement écrites, finement ciselées, précieusement enchainées par Jean Ferrat pour saluer le départ d’Élise et secourir la peine de notre frère Julien.

Il pleut sur les bords de la lagune ébrié. Il pleut depuis des jours. Il pleut, comme il pleuvait dans les décennies passées, sans discontinuer. Il y a longtemps que nous n’avions plus l’habitude, et pourtant en zone lagunaire, de ces pluies sans fin.

Certains s’en réjouissent. À raison. Les villageois qui y trouvent la ressource indispensable à leurs cultures. D’autres s’en désespèrent. Les habitants de quartiers précaires, dont les abris, plus que des maisons, déjà construits maladroitement, sont inadaptés à cette météorologie.

D’autres encore, dont je suis, y verront la bénédiction d’un départ lumineux. Ne dit-on pas mariage pluvieux-mariage heureux? Alors, je dis avec force de la voix et de l’âme, funérailles pluvieuses-funérailles lumineuses.

Lumineuse comme Élise dont Julien pourrait dire encore, j’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne. Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne où l’homme ne sait plus ce que c’est d’être deux. J’ai tout appris de toi que le bonheur existe ailleurs que dans les rêves.

Quand le Covid-19 aura rangé ses armes, arrêté ses batailles, et sera retourné dans sa terre de confinement, tous ceux qui seront partis, resteront à jamais une lumière sur notre chemin.

Lumière du don de leur vie afin que nous apprenions et retenions les leçons. Lumière pour nous encourager dans les moments difficiles. Lumière de leur présence à nos côtés, jamais interrompue, même s’il nous arrive d’avoir de la peine à les voir.

Merci Élise d’avoir inspiré cet article, rendant ainsi à Élise ce qui est signé de jean.

Prenez bien soin de vous

jean mismeCommentaire