AGRICULTURE

Et si cette pandémie de Covid19 devenait pour l’Afrique l’occasion de se donner une politique agricole; mieux encore, une politique agricole commune? L’Afrique verte? D’autant qu’à l’horizon 2050, demain matin, ce sont plus de deux milliards d’africains qui voudront manger.

Vous en voulez un exemple?

Lancée en 1962, je sais que ça veut dire « il y a très très longtemps », la politique agricole commune européenne a instauré des compléments de revenus pour les agriculteurs; ce qui seraient les villageois chez nous. Elle a aussi permis d’intervenir dans des situations difficiles telles que les chutes brutales de la demande ou des prix; on a déjà connu ça, en Afrique. Elle est enfin intervenue pour des programmes nationaux spécifiques, ce qui est pas mal pour accompagner la transformation.

Des exemples concrets?

La rentabilité du blé européen a été triplée, la production du lait doublée, le solde commercial est passé du négatif au très positif et se comporte mieux que celui de l’énergie ou de l’industrie.

Au temps du manger mieux, la politique agricole commune accompagne les agriculteurs au passage de leur exploitation au bio.

Aujourd’hui en France, ce sont 456.520 exploitants agricoles, à la tête en moyenne de 61 hectares. Alors même si le nombre d’exploitations n’a cessé de diminuer, leurs surfaces n’ont cessé de s’agrandir, apportant un revenu qui a plus que doublé depuis 1970.

Quand je songe à la situation de nos villageois qui tentent, tant bien que mal, de cultiver le cacao, la noix de cajou, le palmier à huile, la banane douce, le riz, le manioc, la canne à sucre, le café et autre coton, je me dis qu’une organisation de notre agriculture devrait leur permettre de mieux vivre.

Alors, avec l’émergence d’une classe moyenne africaine urbanisée qui va vouloir consommer différemment, à savoir plus sûr, l’agriculture africaine et ivoirienne en particulier, doit évoluer. 

Et si cette émergence ne suffit pas à bousculer nos habitudes, alors ce seront sans doute les inondations en Centrafrique, la sécheresse en Afrique australe ou les incendies en Afrique centrale qui nous pousseront à aller de l’avant.

Mais faut-il encore attendre une nouvelle crise pour bouger? Covid19 ne nous a pas suffisamment servi de leçon?

Prenez bien soin de vous

jean mismeCommentaire