NÈGRE
Nègre, je suis; nègre, je resterai. Aimé Césaire, poète, dramaturge, homme politique. Ta tiare solaire, à coups de crosse enfoncée jusqu’au cou, ils l’ont transformée en carcan; ta voyance, ils l’ont crevée aux yeux; prostitué ta face pudique;…tous les hommes ont les mêmes droits, mais du commun lot, il en est qui ont plus de pouvoirs que d’autres…Je demande trop aux hommes! Mais pas assez aux nègres, Madame! S’il y a une chose qui, autant que les propos des esclavagistes, m’irrite, c’est d’entendre nos philanthropes clamer, dans le meilleur esprit sans doute, que tous les hommes sont des hommes et qu’il n’y a ni Blancs ni Noirs… empruntés à Aimé Césaire qui le dit de telle façon que nous n’ayons plus à l’écrire.
Tout homme est homme, l’homme noir aussi. George Floyd est décédé, étouffé par un genou resté huit minutes sur son cou, alors qu’il murmurait « I cann’t breathe ».
Nana Akufo a dit, très justement un jour, mais l’a-t-on entendu, que le destin de toutes personnes noires, où qu’elles se trouvent dans le monde, est lié à l’Afrique. Et que tant que l’Afrique ne sera pas respectée, les Noirs ne le seront pas aussi. C’est tellement vrai.
Vous en voulez un exemple? Nelson Mandela. Citez moi une seule personne sur la planète qui s’est permise d’avoir des propos désobligeants, une fois qu’il fut libéré, élu et qu’il dirigea l’Afrique du Sud. Personne. Pourquoi? Il imposait le respect. Non qu’il obligeait les populations, dirigeants d’ici et d’ailleurs à lui devoir du respect. Non! Son attitude, ses comportements, ses mots, ses choix imposaient le respect. Silence, il parle.
Malheureusement des exemples comme le sien se comptent, au lieu de faire légion. Ô, j’en connais dans mon entourage à ne plus savoir les compter; mais ils gèrent juste leurs affaires ou leur famille, ne font pas de bruit, sont presque silencieux, voire anonymes.
Alors oui, c’est à vous tous que je parle, à tous ceux qui rêvent d’une Afrique respectée, écoutée, reconnue; à tous ceux qui en ont déjà la démarche, les principes, les valeurs; nous avons besoin de vous; ou plutôt, vos enfants, nos enfants, les enfants ont besoin de vous. Car on ne veut plus de George Floyd sur les chaines d’info.
Et je serai de toutes mes forces et de toute mon âme, toujours un Johnny Clegg toujours prêt à vous servir.
Prenez bien soin de vous