The man from beginnings

L’Union africaine a choisi ses champions pour trouver une solution coordonnée à la crise du Covid19. Et parmi eux, le banquier suisse, le dandy de la finance, le génie ivoiro-sénégalais, oui je veux parler de Tidjane Thiam.

Il faut dire qu’il collectionne les prix d’excellence; premier ivoirien à réussir le concours d’entrée à l’École polytechnique; major de promotion de l’École nationale supérieure des mines de Paris; à 32 ans, il devient directeur du plan ivoirien, pas moins que cela, puis Ministre de la Planification et du développement; premier noir à diriger une entreprise du FTSE 100, indice boursier des cent entreprises britanniques les mieux capitalisées.

S’il accumule les trophées, il est nécessaire de préciser qu’il est issu de familles les plus prestigieuses et influentes d’Afrique. Sa mère n’était pas moins que la nièce du Président Félix Houphouët-Boigny et son oncle, côté paternel, fut Premier Ministre du Sénégal, mais aussi Président de l’Assemblée Nationale. Difficile de faire mieux.

En lui confiant la Task Force, ainsi qu’à Ngozi Okonjo-Iweala, ex-ministre des finances du Nigeria, à Trevor Manuel, ex-ministre sud-africain des finances, et à Donald Kaberuka, ex-président de la BAD, l’Union Africaine a voulu marquer en grand coup et se donner tous les moyens de peser à la table des négociations mondiales.

D’ailleurs, Cyril Ramaphosa, Président en exercice de l’UA n’a pas manqué de souligner que les Institutions internationales devront entendre les difficultés africaines à leur juste valeur.

C’est pourquoi, on peut espérer que les élections présidentielles ivoiriennes, et leur tohu-bohu associé, prévues pour octobre 2020, ne viendront pas parasiter les actions de Tidjane Thiam.

N’entendons-nous pas déjà qu’il serait la meilleure personne pour défendre les valeurs d’Houphouët-Boigny après 27 ans de « quitte-là on va manger »?

Certains ne s’égarent-ils pas en lorgnant sur son carnet d’adresse? D’autres ne divaguent-ils pas en le comparant comme banquier à un autre Président qui était lui-même banquier auparavant et d’une des plus prestigieuses institutions, la banque Rothschild?

À la fin du jour, la balle est d’abord dans ses mains. Quelqu’un a dit un jour « quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer ». À lui, donc, de démontrer que lors de ce grand ramdam de négociations pour réorganiser la dette africaine, il sait être l’homme de la situation.

Demain sera un autre jour, et en attendant prenez bien soin de vous 

Jean Misme