Au chevet de l’Afrique
Nombreux sont les pays africains qui ont beaucoup fait depuis plus de dix ans pour transformer leur économie, et parfois avec de meilleurs résultats que le reste du monde.
De meilleurs résultats? Prenez la Côte d’Ivoire avec une augmentation de 80% de son PIB depuis 2012, et trouvez moi d’autres pays qui ont fait mieux.
Sauf qu’avec la contraction de l’économie du continent africain, durant la pandémie Covid19, évaluée à 1,6%, la pire depuis 1970, par le FMI et en conséquence la baisse de revenu par habitant de 3,9%, c’est une catastrophe qui se prépare. Catastrophe dont les conséquences économiques seraient dévastatrices.
Déjà, les résultats évoqués, ci-dessus, pourraient purement et simplement être annulés, rayés, effacés; retour à la case départ dans le plus grand dénuement. Et faillites et pauvreté pourraient alors s’étendre partout, du fait de l’impossibilité des États de rembourser des montagnes de dettes.
Le coma économique est possible sans assistance respiratoire financière.
C’est pourquoi, dans un premier temps, le G7 s'est dit favorable à la suspension du service de la dette des pays les plus vulnérables. 40 pays en Afrique subsaharienne, ceux aidés par la Banque mondiale, en feront partie.
Avant cette réunion, le Président de la république Française, Emmanuel Macron, avait appelé à aider l'Afrique en annulant massivement sa dette.
Pour l’heure, il ne s’agit pas d'une annulation dont Tidjane Thiam, figure ivoirienne respectée de la finance internationale, pense que le moratoire accordé, à la suite du G7 par le G20, aux pays pauvres sur les remboursements de dettes prévus pour 2020 est cependant une bonne chose.
Il affirme que cela permettra aux pays africains, dans un premier temps, de disposer de ressources pour gérer les urgences.
Ce qui n’est pas de l’avis de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) qui trouvent « insuffisantes », les mesures prises. Car, elles considèrent que le moratoire repousse le problème. En effet, les remboursements attendus en 2020, dus en 2021 et majorés d’intérêts deviendront alors insoutenables.
Ce à quoi Kristalina Georgieva, Directrice Générale du FMI répond qu’il faut, absolument, coordonner tout le monde, à savoir banque Mondiale, banque Africaine de développement, Union Européenne, Nations Unies, Agence Française de développement, USAid…et non que chacun fasse dans son coin, si on veut être efficace.
Pendant ce temps, la Côte d'Ivoire vient de recevoir une aide du Fonds monétaire international (FMI), sous la forme de 886,2 millions de dollars, au titre de la Facilité de crédit rapide et de l'Instrument de financement rapide.
Cette aide est la bienvenue pour aider les autorités ivoiriennes à combler les besoins urgents de financement budgétaire et de balance des paiements.
Prenez bien soin de vous
Jean Misme