30.000 versus 313
Le Covid19, cette pandémie qui tient le monde en haleine depuis l’histoire du pangolin de décembre 2019, a tué 313 personnes, à ce jour 12 avril, en Afrique. Le palu, toujours présent au côté du Covid19, en a tué, en Afrique subsaharienne, plus de 100.000 depuis le 1er janvier 2020.
Ces chiffres, livrés brutalement sans autre explication, pourrait lancer bon nombre d’entre nous dans un appel à un nouvel ordre mondial. Et quand je dis « appel », on pourrait évoquer ébullition, indignation et autres manifestations.
C’est pourquoi, il est nécessaire et juste d’aller un peu plus loin dans la connaissance.
Toujours en Afrique, le nombre de cas révélés de Covid19 est de 7.741 cas, aux mêmes dates que les décès, soit un taux de mortalité d’environ 4%. Quant au palu, prenons les chiffres rassemblés par l’OMS en 2018, le nombre de cas est estimé à 228 millions dans le monde, soit un taux de mortalité d’à peu près 0,2%.
On joue pas dans la même mortalité.
Cependant, ces dernières précisions ne doivent pas nous faire oublier que sur 228 millions de cas, 213 sont propres à l’Afrique dont 25% pour le Nigeria, 12% pour la République Démocratique du Congo et 4% pour la Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire justement, avec plus de 9 millions de cas et de l’ordre de 180.000 décès du palu a-t-elle tout entrepris pour lutter contre cette épidémie? Surtout quand on apprend que ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont les plus vulnérables avec plus de 100.000 décès chaque année. Et en fouillant un peu plus dans les informations, de découvrir que les femmes enceintes exposées à une infection palustre ont donné naissance, en 2018, en Côte d’Ivoire, à plus de 11.000 enfants présentant un faible poids. Enfants qui par la suite, souffraient pour un grand nombre d’anémie grave.
Alors au final, si de plus en plus de pays rapportent avoir connu moins de 10.000 cas de palu dans l’année, on peut se demander si le 2,7 milliards de $ investis contre la pandémie sont suffisants. Surtout lorsqu’on les compare au milliers de milliards que le monde s’apprête à investir face au Covid19.
Et là, on peut de façon équilibrée et réfléchie, penser à un nouvel ordre mondial où les institutions sanitaires, où la recherche, où le secteur de la santé, où les travailleurs qui choisissent un métier parmi tous ceux dont on a besoin, seront privilégiés.
Prenez bien soin de vous
Jean Misme