Le fumeur de Havane
Je vais vous raconter une histoire. Elle se déroule un jour de shabbat. Pour les juifs, le jour de shabbat, on ne fait rien. On prie, on médite, on s’inspire. Mais on ne fait rien. Or, ce jour-là, un homme déambule dans la rue tout en fumant avec délectation son havane quand il croise le rabbin. Le rabbin le salue d’un sourire éclatant et profond et poursuit son chemin.
Six mois plus tard, le fumeur de havane croise à nouveau le rabbin et vient vers lui en lui disant:
Je voudrais vous remercier.
Me remercier? lui répond le rabbin avec tendresse. Mais de quoi?
Vous m’avez amené à arrêter de fumer.
Arrêter de fumer? Mais comment? enchérit-il. Je n’ai rien fait.
Si; il y a six mois, nous nous sommes croisés un jour de shabbat; je fumais comme tous les jours mon havane; et vous m’avez regardé sans reproche, mais avec tellement d’amour, tellement, que vous m’avez permis de voir la force et la beauté qu’il y avait en moi; et j’ai pu arrêter de fumer.
Je ne saurais pas mieux vous parler d’amour pour les autres qu’en vous racontant cette histoire.
Cette histoire qui nous apprend que l’on ne peut pas parler d’amour, ni donner de l’amour aux siens, à ses enfants, ses amis, ses connaissances sans voir la perfection chez les autres.
Bien sûr, nous ne sommes pas parfait, je ne le prétendrai pas; mais, pourtant, la perfection existe chez chacun d’entre nous; et si c’est uniquement cette perfection que nous voyons et que nous renvoyons à l’autre; alors nous lui permettons de s’élever.
Pour cela, il aura été nécessaire de sortir de soi-même et de ne pas dépenser son temps à se focaliser sur soi, sur ses besoins, ses envies; mais d’open your heart.
Or, dans ce monde, celui que nous vivons, en ce moment, j’ai bien l’impression que nous n’avons plus le temps de ne pas changer. Et même que si nous ne changeons pas et en restons à nos petites babioles personnelles, l’environnement va nous pousser à faire ces changements.
C’est pourquoi, je vais vous confier quelque chose qui m’a aidé dans la vie.
Il fut une époque où je tirais à l’arc. Oui arc et des flèches. Et mon maitre, celui dont je ne suis pas le fils, mais que j’appelle mon père m’a fait remarquer:
As-tu vu que pour toucher ta cible au loin devant toi, tu dois d’abord tirer la flèche vers ton coeur?
Ah oui, balbutiais-je
Il en est de même quand tu veux aimer les autres; vas d’abord chercher dans ton coeur le meilleur pour le leur offrir.
Depuis, il n’y a pas quelqu’un que je côtoie ou que j’ai au téléphone et à qui je ne dise pas que ma vie vient de s’éclairer depuis notre rencontre.
Prenez bien soin de vous
Jean Misme