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En lisant la presse, en écoutant les radios et en zappant sur les télés, il semble que le reste du monde trouve que nos États africains aient assez rapidement déployé des plans d'urgence sanitaire doublés de programmes de riposte économique pour en limiter les effets sur les entreprises et les populations.

Merci. Mais, pour ce qui est de l’un, sanitaire, comme de l’autre, économique, il faudra voir avec le temps. Car si les chiffres du sanitaire, en terme de mort, sont plutôt en notre faveur; il restera à se poser la question: à quoi sont-ils dus réellement? N’y aurait-il pas un lien avec la génétique; certains scientifiques constatent des différences entre les malades du nord et du sud.

Quant à la question économique, il est sûr que le report, en Côte d’Ivoire, pour l’instant de trois mois des déclarations et donc leur paiement associé, est une bonne nouvelle pour la trésorerie des entreprises. Justement, trésorerie qui sera dans quel état au moment du déconfinement?

Toujours est-il que nos États ont lancé des appels pour que les institutions financières internationales prévoient dans leurs actions contre le Covid-19 un volet de soutien à l'Afrique.

D’aucuns se demandent comment nos États vont pouvoir payer les remboursements des emprunts.

Prenons notre exemple; la Côte d’Ivoire a un taux d’endettement de 48% du PIB pour un volume de plus de 12.000 milliards; milliards contractés en dollar pour près de la moitié, un tiers en euros et le reste en monnaie locale; la quasi totalité à taux fixe. Pour mémoire, elle, la dette, s’établissait à près de 70% du PIB en 2011 pour un volume de 5.800 milliards.

Oui, vous avez bien lu, ce n’est pas une erreur de typographie, la dette de 2011, moitié de celle d’aujourd’hui, représentait 70% du PIB, contre à peine la moitié en 2020.

La raison?

La croissance continue du PIB ivoirien depuis 2012 pour environ 80% depuis cette date.

Il y a donc une seule question qui doit chauffer nos esprits: comment allons-nous rembourser cette dette phénoménale, si nous entrons en récession à la sortie de la pandémie et que nous devons nous débrouiller par nos propres moyens?

C’est pourquoi, la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement, la Banque centrale européenne mais aussi le Fonds monétaire international ont été interpellés.

Mesdames, Messieurs les Gouverneur.e.s, on attend vos plans de riposte économique pour limiter les effets catastrophiques du Covid19 sur nos entreprises et nos populations.

Jean Misme

 
Kevin N'diaye