Cherche médecin désespérément
Le développement africain doit passer au préalable par les investissements dans les infrastructures et l’énergie. Cette affirmation vous avez pu la lire et l’entendre partout. Ce n’est même pas discutable, pour certains de nos dirigeants, c’est ainsi. Mais a-t-on vraiment conscience du coût que représente, pour le continent, la mauvaise santé de sa population ? Et aujourd’hui, c’est le cas de le dire avec cette pandémie Covid19 qui va coûter à l’Afrique plus que les milliers de milliards de Franc CFA qu’on se prépare à dépenser.
D’après l’OMS, les pertes totales annuelles que subiraient les économies africaines en raison des maladies qui y sévissent, seraient de 2.400 milliards. Et là, ce sont des milliards de dollar. Calculez vous-mêmes en Franc CFA, vous aurez besoin d’une page pour écrire les zéros. N’empêche, pandémie ou pas, mais pandémie parce qu’elle est là, doit nous amener à méditer sur les ordres de priorité dans l’investissement, public comme privé que l’on va mettre en oeuvre à la sortie de cette pandémie.
Pour méditer, je vous livre une première information; en Afrique, il y aurait, d’après l’OMS, 2 médecins généralistes pour 10.000 habitants. Les gars, ils ont pas fini leur consultation, ni leur visite. D’autant que dans le reste du monde, il y a 14 médecins pour les mêmes 10.000 habitants. Dans un cas, l’un a 5.000 patients et l’autre 714. À raison de 30 consultations et visites par jour, l’un va mettre six mois pour les suivre. Autant dire qu’ils, les patients, n’ont pas intérêt à être malade. Pendant que l’autre pourra les voir tous les mois, si nécessaire.
Deuxième information, les Chefs d’État africains s’étaient engagés à consacrer 15% du budget de la santé pour des infrastructures; comment dire? Indispensables. Suite de cette deuxième information, seuls quatre pays l’ont fait, mais surtout, dix-neuf ont réduit ce qu’ils faisaient avant cet engagement.
Troisième information, avec un peu de flash-back, car c’est plus facile à vérifier; en 2015 les maladies survenues dans l’espace CEDEAO, mal suivies, mal traitées, mal soignées, ont entrainé une perte de productivité de 1.129 milliards, toujours de dollar, soit…75% du PIB!
Pas étonnant ensuite qu’on soit obligé de demander des annulations de dette et autre moratoire.
Alors juste, une dernière information pour la route, et après c’est à vous de réfléchir; d’après une étude de l’université de Harvard, l’augmentation d’un an d’espérance de vie équivaudrait à une croissance de 4% à 6% du PIB.
Prenez bien soin de vous