Mayday! Mayday!
Confinés, nous sommes. Empêchés de nous déplacer, on nous a mis.
Du coup, nous ne prenons plus les avions. Et même, personne ne prend plus les avions. Abandonnées sont les classes affaires avec leur personnel dédié, leur repas aux petits oignons, leur coupe de champagne et autres petits cadeaux. Vidées sont les classes économiques avec leur rangées de fauteuil serrées les unes contre les autres.
Seules les denrées alimentaires, il faut bien continuer à manger, peuvent voyager; et les masques, quand les États en trouvent, car à propos des masques, c’est quand même le sujet de discussion sur tous les supports de communication.
Oui mais, pendant ce temps-là, que deviennent les compagnies aériennes?
Avec les restrictions de voyage en vue d’endiguer la propagation de la pandémie, les compagnies aériennes africaines privées et publiques ont partiellement ou totalement suspendus leurs opérations. Cette situation a entrainé la mise au chômage de milliers de travailleurs dont la pérennité des emplois est désormais hypothétique.
D’un point de vue financier, le manque à gagner est estimé à 6 milliards de dollars, c’est ce qu’affirme l’Association Internationale du Transport Aérien. En Franc de chez nous, ça fait quand même 3.345 milliards; ah oui, quand même!
D’autant que ce manque à gagner représente 51% du chiffre d’affaires de ces compagnies en 2019. Là, c’est catastrophe annoncée, parce qu’elles n’ont certainement pas 60% de marge.
La pandémie ne fait que précéder un cataclysme économique, car, toujours d’après IATA, un emploi de l’industrie aéronautique soutient 24 emplois dans l’ensemble de l’économie.
Alors, je vous laisse seul juge. Si deux millions d’emplois sont menacés dans les compagnies aériennes, ce sont 48 millions d’emplois qui sont sur la sellette en Afrique. Y a problème? Pour ma part, si les États africains ne s’emparent pas de ce problème, on est mal.
D’ailleurs, pour argumenter mon opinion, en 2019, sans encore Covid19, Fastjet Zimbabwe, Sonair en Angola, Medview au Nigeria avaient suspendus leurs opérations; quant à Camair-Co ou Trans Air Congo, ils suspendaient, reprenaient, re-suspendaient; et Tunisair, Kenya Airways, Air Zimbabwe ou encore South African Airways ne devaient leur salut qu’à des plans de restructuration.
On va peut-être se déplacer à dos de chameau, et, en attendant, prenez bien soin de vous
Jean Misme