Un pas vers le Futur

Savez-vous que notre esprit n’habite pas seulement dans notre cerveau?

Avez-vous déjà ressenti quelqu’un? Oui? Son esprit. Avez-vous déjà eu l’impression de vide en présence de quelqu’un? Oui? Son esprit était ailleurs.

L’essence de nos pensées, de notre créativité, de nos émotions et de nos désirs s’étend aussi au milieu des personnes, donnant vie aux relations sociales, à la culture, au langage, à la technologie…

Pour les psychologues, comme moi, chaque processus cognitif est le résultat d’un processus biochimique. Nous recevons donc des stimulus, nous les traitons dans ce fabuleux organe qu’est l’encéphale et, après cela, nous émettons des comportements.

Ce point de vue n’accepte pas que l’esprit dépasse les limites établies par le crâne. Mais Descartes, vous savez celui dont nous vient d’avoir un esprit cartésien, c’est-à-dire une démarche méthodique, rationnel, claire, logique, eh bien le même Descartes avait déjà envisagé une autre possibilité. Il avait signalé que le corps et l’esprit étaient deux dimensions différentes et complètement séparées l’une de l’autre.

Certains affirment, aujourd’hui, que l’esprit ne fait pas qu’habiter le corps. Il établit des contacts avec les autres esprits des autres humains. C’est ce qui fait, notamment, qu’il y a des personnes qui vont vous dire: « je suis d’accord avec toi, d’ailleurs je pensais la même chose ».

La science psychologique comprend que tout processus est intracrânien. La nouvelle théorie de l’esprit extérieur ne voit pas les choses de cette façon.

Elle accepte malgré tout le fait que toute pensée, réflexion, désir, création et motivation part du cerveau humain mais n’y reste pas. 

Cette théorie est apparue à la fin des années 90. Elle vient de la philosophe Susan Hurley. Cette professeure à l’Université de Bristol a révolutionné une bonne partie du monde académique avec son travail.

Il faut dépasser la limite de notre petit quant-à-soi.

  • La théorie de l’esprit extérieur à nous-même nous invite à comprendre que l’esprit peut engager un « software » externe pour agir hors de notre corps.

  • Nous pouvons, par exemple, utiliser des livres et de la technologie, nous connecter à d’autres personnes pour apprendre de nouvelles choses… Tous ces processus sont des preuves de nos processus mentaux, ils nous font grandir, apprendre, évoluer en tant que groupe social.

  • Selon cette théorie, l’organisme humain est à tout moment lié à des entités externes qui créent une interaction bidirectionnelle. 

Une partie de la communauté scientifique ne voit pas la théorie de l’esprit extérieur d’un bon œil. Car il situe l’univers de la conscience au-delà de notre corps, de ces limites que nous pensions tous contrôler.

Ainsi, certains courants de la philosophie et également de la neuroscience avancent que dans peu de temps, nous disposerons d’unités cognitives portables.

Il s’agirait d’implants neuraux qui nous doteraient de certaines compétences. Nous n’aurions donc pas besoin d’expérience ou d’apprentissage pour les obtenir. Ce seraient des « unités mentales » externes que nous installerions dans notre esprit, un peu comme un software, et qui nous permettraient d’être plus efficaces.

 

Ainsi, nous pourrions voir éclore un futur avec des organismes hybrides, dans lequel les domaines organiques et technologiques donneraient vie à des humains plus avancés.

Quoi qu’il en soit, nous savons aujourd’hui que les grandes entreprises technologiques sont déjà en train de poser les bases de l’intelligence artificielle.

Kevin N'diaye